Il est rare d’avoir l’occasion de voir les dessins originaux d’illustrateurs comme John Howe. Connu pour son travail sur « The Lord of the Rings », le Canadien est à l’honneur du Cercle Cité à l’occasion du LuxFilmFest.
S’il est des artistes qui façonnent l’imaginaire collectif de nos sociétés occidentales, John Howe en est sans doute un. Son nom n’est pourtant pas connu du grand public, mais seulement d’une poignée de fans inconditionnels de J.R.R. Tolkien et de sa trilogie « The Lord of the Rings ».
Car Howe, Canadien de Vancouver formé au dessin à l’École des arts décoratifs de Strasbourg, a participé à l’aventure de l’adaptation cinématographique de l’œuvre maîtresse de l’écrivain britannique avec Peter Jackson. Avec Alan Lee, il a travaillé pendant plus de dix ans sur les dessins préparatoires de l’univers de Tolkien, dessins qui ont servi à imaginer la Comté ou encore la bataille de la Terre du Milieu.
Le choix de John Howe par Peter Jackson n’avait rien d’un hasard. Depuis le début de sa carrière, le Canadien illustre le Moyen Âge, réel ou fantasmé. Son style affirmé a tout de suite séduit les amateurs d’heroic fantasy, avec ses chevaliers aux armures brillantes et aux armes puissantes.
Dans l’exposition du Cercle Cité, on relève surtout toute la finesse de son trait lorsqu’il s’agit de représenter la nature, omniprésente dans l’œuvre de Tolkien. Pourtant, John Howe n’a pas été séduit par la Terre du Milieu lorsqu’il l’a découverte, au début de l’adolescence. « J’avais lu les livres dans le mauvais ordre, très lentement. Mais je n’avais pas l’impression d’avoir découvert un des livres du siècle », aime-t-il à répéter. « Jusqu’au jour où je les ai relus dans le bon ordre, quelques années plus tard. Et c’est là que j’ai commencé à dessiner cet univers. »
Au lycée, ses premières esquisses ne le satisfont pas. C’est à l’université puis en France, à Strasbourg, qu’il affirme son coup de crayon et se fait remarquer. Plus noir, il montre la face cachée des personnages.
C’est dans le tumulte du monde que John Howe est le plus remarquable. Sa fascination pour la représentation du mal a trouvé écho dans les personnages de Tolkien, sombres, violents, mais surtout inquiétants. Il choisit de dessiner un monde qui vacille, jusqu’à s’effondrer parfois.
Les dessins montrés au public à Luxembourg paraissent pourtant étonnamment familiers, tant les films de Jackson ont marqué leur temps. À se demander qui du réalisateur néo-zélandais ou de ses deux illustrateurs a apporté le souffle épique à la saga. John Howe a d’ailleurs prolongé son travail avec les dessins préparatoires de la trilogie du « Hobbit », également réalisée par Peter Jackson. Cela donne une homogénéité certaine aux six films, à tel point qu’il semble aujourd’hui difficile à John Howe d’échapper à son destin d’illustrateur de Tolkien.
« On a les étiquettes qu’on mérite », reconnaît celui qui a aussi illustré les cartes de jeu Magic ou la légende de Beowulf. « Mais je ne me plains pas d’être estampillé Tolkien. Ce n’est pas une si mauvaise compagnie… »
La sélection de dessins présentée au Cercle Cité donne en tout cas une idée du talent de John Howe et poussera les plus curieux à se pencher sur ses autres travaux, tout aussi impressionnants.
Au Cercle Cité jusqu’au 18 mars.
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