La finance victime du climat ?

Greenpeace appelle la finance à se convertir du gris au vert, tour Eiffel à l’appui. Et met en garde contre le risque – économique aussi – que représentent les investissements carbone pour le Luxembourg.

Conférence de presse de Greenpeace Luxembourg à l’ombre de la tour Eiffel.
(photo : Raymond Klein)

Squatter pendant trois mois un lieu de passage au Kirchberg avec une tour Eiffel « miniature » de 15 mètres, Greenpeace n’y est pas allée de main morte. L’objectif de cette action n’est pas anodin non plus : amener le secteur financier à se désengager des industries fossiles et à réallouer ses capitaux vers le développement durable. « Les choix d’infrastructure réalisés au cours de la prochaine décennie détermineront si la stabilité climatique peut être atteinte », a expliqué Martina Holbach de Greenpeace Luxembourg.

Sensibiliser avant la COP24

La tour Eiffel symbolise les engagements pris lors de l’accord de Paris en 2015 (voir la série woxx). Elle restera en place jusqu’au 16 décembre, le jour où la conférence COP24 à Katowice prendra fin. Pour l’action de sensibilisation, un conteneur bureau et la présence régulière de militant-e-s Greenpeace sont également prévus.

Afin de promouvoir l’idée d’un changement de cap des investissements, l’ONG a choisi la place du funiculaire, lieu de passage des employé-e-s des sociétés financières implantées au Kirchberg. La manière de procéder est originale, même si l’idée de faire passer la finance du gris au vert n’est pas vraiment nouvelle.

Sauver le climat… et la place financière

Le véritable effet choc n’est pas non plus l’impressionnante tour Eiffel, mais se cache au fond du communiqué de presse : Greenpeace y évoque les «  nombreux investissements dans des actifs à forte teneur en carbone », qui perdront leur valeur à mesure que des politiques limitant le réchauffement climatique seront adoptées. L’ONG estime qu’à travers les fonds domiciliés ou gérés au grand-duché, cela constitue « un risque macroéconomique systémique pour le Luxembourg, qui dépend fortement du secteur financier ».

Face à cette menace sur le secteur financier, Greenpeace réclame des obligations légales de transparence par rapport à ces risques (un sujet déjà traité dans le woxx 1448 : Gewitterwarnung für Unternehmen). Surtout, l’ONG recommande une sortie en douceur de ces investissements dans le carbone. On pourrait dire qu’il s’agit de faire d’une pierre deux coups : sauver le climat et sauver la finance. Lors de la conférence de presse, cet aspect de l’action de Greenpeace a été expliqué en détail et nous y reviendrons dans un article à part.


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