Après cinq ans d’interruption, l’organisation paneuropéenne de défense des droits de l’Homme rouvre ses portes aux députés russes.
Exclue en 2014, suite à l’annexion de la Crimée, la Fédération de Russie fait son retour au sein de l’assemblée parlementaire de cette institution. Une résolution allant dans ce sens a été adoptée tard hier soir à 118 contre 62 voix. Elle met fin aux sanctions contre la délégation russe au Conseil de l’Europe.
Bien que toujours membre, celle-ci a été privée ces cinq dernières années de son droit de vote, notamment dans le cadre de l’élection des juges de la Cour européenne des droits de l’homme (EDH) à Stasbourg ou du secrétaire général du Conseil de l’Europe – prévue pour ce mercredi.
La décision a été précédée de vives protestations, notamment de la part de députés ukrainiens. Ils reprochent entre autres à la Russie son bilan en matière de droits de l’homme, en contradiction avec les valeurs défendues par l’EDH et son mépris du droit international.
Une facture à 75 millions
Du côté des défenseurs d’un rapprochement avec la Russie, on renvoie à la fonction du Conseil de l’Europe et qui permet à tout citoyen d’un pays membre – donc russe, également – de porter plainte contre son Etat devant la Cour de Strasbourg. Crée en 1949, le Conseil de l’Europe regroupe 47 pays, tous signataires de la convention européenne des droits de l’homme. Ses membres s’engagent à respecter les jugements de la Cour européenne des droits de l’homme.
Mais le Conseil de l’Europe est également vu comme le dernier lien de la Russie avec une institution européenne. Argument avancé entre autre par l’Allemagne et la France. Ce lundi, le Premier ministre français Édouard Philippe a d’ailleurs reçu son homologue russe Dmitri Medvedev dans sa ville du Havre pour ouvrir « de nouveaux espaces de dialogue » avec la Russie.
D’autres voix, plus critiques encore, croient surtout voir dans le vote d’hier soir une manière pour un Conseil de l’Europe contraint de faire des économies, de renflouer ses caisses avec la dette russe accumulée au cours des deux dernières années (75 millions d’euros) pendant lesquelles la Russie avait suspendu le paiement de ses contributions – décision qui laissait redouter une exclusion prochaine et définitive.
UPDATE :
L’Ukraine annonce qu’elle va suspendre sa participation aux travaux parlementaires. Comme l’a annoncé sur sa page Facebook le président de la délégation ukrainienne, Vladimir Ariev, ses membres retourneront à Kiev pour y demander l’appui du parlement ukrainien.
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