Dans un communiqué de presse, l’organisation PEN America a annoncé ce mardi 23 mars qu’elle attribuait à Pierre Joris son prix PEN/Manheim, destiné à récompenser l’ensemble d’une œuvre de traduction.
Si le poète est d’abord connu dans ce domaine pour la traduction en anglais de l’intégrale des œuvres de Paul Celan, le jury souligne cependant que « dans un paysage de la traduction littéraire fortement caractérisé par des cloisonnements linguistiques et nationaux, le travail de Pierre Joris a longtemps été et reste essentiel afin de cartographier les courants et contre-courants de la modernité mondiale ».
À la croisée des deux rives de l’Atlantique et toujours proche des berges de la Méditerranée, le Luxembourgeois a bâti des ponts et tressé des liens innombrables, bien au-delà de son rôle de passeur pour Celan. Il a ainsi traduit vers l’anglais des voix comme celles d’Adonis, Jean-Pierre Duprey, Safaa Fathy, Abdelwahab Meddeb, Pablo Picasso, Rainer Maria Rilke, Kurt Schwitters, Habib Tengour et Tristan Tzara, ainsi que vers le français entre autres Gregory Corso, Allen Ginsberg, Jack Kerouac, Sam Shepard, et Pete Townshend.
De son propre aveu, Joris souhaite désormais, après cette distinction, se consacrer à l’après-Celan avec des projets personnels, qui ne manquent pas. En tout cas, on pourra le voir bientôt au Luxembourg : il recevra enfin physiquement le prix Batty-Weber, dont la cérémonie de remise a été reportée plusieurs fois pour cause de pandémie, mais assurera aussi une nouvelle performance avec son épouse Nicole Peyrafitte à la galerie Simoncini, pour inaugurer une nouvelle exposition domopoétique.