FESTIVAL A FAMECK: Cinéma en paix

Le festival du film arabe de Fameck se donne comme thème prinicpal la paix en Palestine.

Du 17 au 28 octobre, la petite ville de Fameck, située au c´ur du bassin sidérurgique Lorrain, accueille la douzième édition du festival du film arabe. Après l’Algérie en 2000, le festival a décidé de donner son „coup de phare“ 2001 (voir site du festival www.cinemarab.org) en faveur de la Palestine et de la paix. Une mise sous projecteur fortuite en ces temps agités. Selon Mario Giubilei, président du Festival, ce n’est pas la première fois que l’actualité rattrape la thématique du festival, dont la première édition a eu lieu l’année de la guerre du Golfe.

Cette fois-ci, il fût décidé que l’on parlerait de paix et de Palestine juste avant que l’Intifada reprenne dans les territoires occupés. A Fameck, on voulait encore se donner une chance de croire en un règlement équitable de la question palestinienne. Depuis, Ariel Sharon a fait sa promenade sur l’esplanade des mosquées, embrasant instantanément la région. Une nouvelle Intifada commençait, alors que l’électorat israélien plébiscitait Sharon comme Premier ministre; un homme sur lequel plane encore l’ombre du massacre de Sabra et Chatilla en 1982.

Et puis, il y eut le 11 septembre. La riposte. Les multiples questions, les remises en cause … Le festival démarre donc en pleine tourmente mais tombe à point nommé pour nous offrir une vision différente, constructive, de la situation au Proche Orient, à travers son cinéma.

Le 7e art comme instrument de compréhension mutuelle, c’est toujours cet aspect du festival que l’on privilégie à Fameck. Ainsi, il peut paraître singulier qu’une petite ville lorraine se préoccupe d’organiser un festival attaché au cinéma et à la culture arabe. Mais, du temps de sa splendeur, la Lorraine accueillait bon nombre d’ouvriers étrangers pour son industrie sidérurgique. Fameck ne compte pas moins de dix communautés différentes pour 15.000 habitants. Le festival était un moyen de donner aux jeunes immigrés la possibilité de retrouver leurs racines culturelles et de les faire découvrir aux Lorrains de souche. Une porte ouverte sur le dialogue, contre la xénophobie, autant de postulats qui prennent tout leur sens aujourd’hui.

S’il est un cinéaste qui ressort particulièrement de la programmation cette année, il s’agit bien sûr du Palestinien vivant en Belgique, Michel Khleifi. Pas moins de trois de ses réalisations sont à l’affiche: „Noce en Galilée“ qui l’avait révélé en 1987, „Cantique des pierres“ (1990) et le très poétique „Conte des trois diamants“ (1994). Le cinéma de Khleifi met souvent en scène des histoires d’amour entre gens de communautés différentes, confrontés au quotidien difficile des territoires occupés. Dans le „Conte des trois diamants“, un jeune Palestinien de la bande de Gaza tombe éperdument amoureux d’une Gitane, cheffe d’une bande d’enfants vagabonds. Afin d’obtenir la main d’Aï da la Gitane, Youssef devra trouver les trois diamants d’un collier familial ramené d’Amérique du Sud par le grand-père d’Aïda. Le quotidien et la quête du voyage sont ainsi mélangé dans ce compte plein d’espoir où l’enfance tient une place très importante.

Hommage aux gens simples

„Rêver de faire un film à Gaza, avec les gens de Gaza, dans leur quotidien, dévoiler la réalité magique de cette bande de terre où se sont concentrées tellement d’humiliations, de terreurs et de violences. Quoi de plus beau que de raconter tout cela, à travers un conte d’aujourd’hui, qui respire autant l’amour juvénile que la terre, le soleil, les orangeraies et la mer: des éléments essentiels pour rendre hommage aux gens simples et les défendre, eux et la vie, contre les idéologies politiques et militaires qui continuent de les prendre en otage“, voilà le credo de Michel Khleifi et ce qui caractérise sa filmographie depuis plus de quinze ans.

Pour compléter le programme: d’autres cinéastes issus d’Egypte, d’Algérie, d’Iran et en plus des séances, des démonstrations de calligraphie arabe, des conférences et expositions. De quoi passer un bon moment sans perdre de vue la difficile actualité de ces derniers jours.

Festival du film Arabe de Fameck, du 17 au 28
octobre 2001, Infos: 00 33 382 58 10 24

www.cinemarabe.org


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