Le paradoxe étalé par Vera Kox est criant : comme les parapluies sont censés nous protéger contre la pluie, ils n’ont de toute façon aucune fonction à l’intérieur du kiosque, tant leur état désespéré et désespérant rappelle plutôt la mort et la fin d’une époque. Comme presque tou-te-s les artistes qui ont pu travailler dans le kiosque, le travail de Vera Kox s’inscrit dans le contexte de l’urbanité. Cette fois, c’est le memento mori qui prévaut. Comme le kiosque, tout bâtiment urbain est voué à l’abandon, ou du moins à changer de vocation. C’est ce moment de transition que Vera Kox a su illustrer. Non en montrant ce qui a changé, les éléments nouveaux que l’on veut voir, mais en orientant notre regard vers l`arrière. Elle donne ainsi à voir les ruines qui pendent comme suspendues dans le temps et ne nous regardent même pas. Ni dans le sens du regard, ni dans celui d’une possible interaction.
Les liens avec le passé sont coupés et ne restent que quelques témoignages suspendus dans le temps, mais totalement inutilisables. Mettre en scène la mémoire comme une chose dont on ne peut plus tirer profit est peut-être l’affirmation la plus agressive de Vera Kox dans ce travail. Car de nos temps où règne le culte de l`insécurité dans tous les domaines, nombreux sont celles et ceux qui se réfugient dans l’image parfaite qu’ils se font – ou se sont fait inculquer – du passé.
En montrant ainsi cet espace, l’artiste dit deux choses à la fois : se conforter dans le passé ne fait aucun sens, mais il faut bien y jeter un regard, même si ce n’est pas beau à voir.
Au kiosque MPK, jusqu’au 7 septembre.
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