Encore une fois, la petite galerie Zidoun située dans le quartier de la gare de Luxembourg-Ville fait la part belle à un artiste américain. Cette fois-ci, leur choix est tombé sur Terry Adkins, un artiste plutôt renommé outre-mer et sur le vieux continent. En effet, Terry Adkins a été invité à la triennale encore en cours au palais de Tokyo à Paris. On doit donc considérer son exposition « The Principalities » au Luxembourg comme un pas de plus en Europe pour cet artiste qui mêle une expression lyrique à un contenu très politique, mais sans tomber dans le simplisme, ni le superficiel.
Le premier élément qui saute à l’oeil du spectateur, même en dehors de la galerie, est un drapeau à l’effigie de l’icône rock et mastermind de tous les guitaristes depuis qu’il en a touché une : Jimi Hendrix. Mais celles et ceux qui s’attendaient à voir une exposition pop-art dédiée au sieur Hendrix repartent déçus. Car c’est à une autre période de la vie de Hendrix qu’Adkins fait référence : les experts en biographies rock le savent peut-être, mais avant de devenir une star planétaire, Hendrix fut parachutiste. Et non seulement pour accomplir son service militaire ou par patriotisme, mais par passion. Et c’est à cette passion que l’exposition fait référence, notamment en exposant une – fausse – chemise d’uniforme frappée du nom célèbre. D’ailleurs, le motif du parachute revient fréquemment dans les travaux exposés au Luxembourg, comme le plafond de la première salle d’exposition qui est surplombé par un exemplaire grandeur nature ou encore le portfolio de la dernière salle qui reprend des motifs classiques de parachutistes.
C’est qu’Adkins semble s’intéresser avant tout aux références croisées entre les cultures africaines et américaines. Mais pas d’un point de vue ethnologique, ni exclusivement politique. Ce n’est pas un artiste « à message » à proprement parler, plutôt un créateur d’univers esthétiques qui laissent le temps et l’espace de pensée nécessaire au spectateur pour s’y retrouver. Ainsi, ses sculptures couronnées par des colliers en plumes noires monochromes font l’effet d’une présence fantomatique dans la galerie, tout comme le faux vestiaire aux kimonos dont l’intérieur est imprimé de motifs différents qui disparaissent petit à petit. D’autres tableaux représentent des motifs issus du quotidien américain, comme des briquets ou des badges, contrecarrés par des motifs abstraits. En fait, c’est la dualité de la représentation qui peut être vue comme le fil rouge du travail de Terry Adkins : tout est simple d’apparence, mais dans cette représentation réside toute la complexité du monde.
En somme une exposition extraordinaire, même si elle ne l’est pas à première vue et qui vaut le détour.
A la galerie Zidoun, jusqu’au 26 mai.
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