Analyse de ce que prévoit l’accord de coalition de Gambia 2 dans les domaines du climat et de l’énergie. Première partie : ce qui semble positif.
La bonne nouvelle d’abord : les chapitres sur le climat et l’énergie se retrouvent à la fin de l’accord, mais les deux sujets sont considérés comme importants. Dès la première phrase du préambule (p. 3), le gouvernement s’engage à « construire l’avenir du Luxembourg (…) de façon équitable et à la pointe des défis écologiques ». Quant au changement climatique, il est cité comme une des causes (avec la digitalisation et le vieillissement démographique) des « profondes mutations » en cours, qui seront « accompagnées par une politique volontariste qui met l’homme au centre de ses préoccupations dans l’intérêt général ». Sur les presque 250 pages de l’accord de coalition, 18 pages sont consacrées au développement durable, au climat et à l’énergie, entrecoupées de 10 pages supplémentaires sur l’environnement humain et la protection des ressources. C’est pas énorme, mais c’est pas mal non plus.
Le sous-chapitre « Financement climatique » renoue avec des initiatives déjà prises par le gouvernement précédent (p. 172) et qui sont souvent considérées comme des exemples de ce qu’il faut faire pour mettre la finance au service de la protection du climat. Même les sceptiques devraient se féliciter que le Luxembourg va de l’avant – on finira ainsi par savoir quelles sont les possibilités et les limites d’un win-win avec les investisseur-e-s privé-e-s. Pour atteindre les « 100 % d’énergies renouvelables le plus vite possible », le gouvernement entend également « attirer de l’investissement dans des start-up innovatrices, et devenir le leader mondial des fonds d’investissement dans les domaines de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables pour aider à encadrer la transition énergétique européenne, voire mondiale » (p. 185).
Pas de renouvelables sans efficacité énergétique
L’approche en matière d’efficacité énergétique mérite également l’intérêt : « il est impératif de faire du Luxembourg un des pays les plus efficients au niveau de la consommation d’énergie au niveau mondial », explique l’accord, parce que ce serait « le seul moyen de concilier, d’un côté, la forte dynamique de notre économie et, de l’autre côté, nos ressources endogènes renouvelables certes présentes mais toutefois limitées » (p. 187). Une manière parmi d’autres de tendre vers la fameuse « croissance qualitative ». Approche constructive également du côté du nucléaire : appeler la France, la Belgique et l’UE dans son ensemble à sortir du nucléaire, mais aussi proposer une contrepartie à la fermeture de Cattenom : « un projet commun de promotion des énergies renouvelables dans la région frontalière » (p. 173).
La politique climatique nationale sera encadrée par une « stratégie à long terme de développement à faibles émissions de gaz à effet de serre » à l’horizon 2050 (p. 171). Elle sera détaillée par un « plan national intégré en matière d’énergie et de climat pour la période 2021-2030 » tel que prévu par l’Union européenne. Enfin, la « loi climat » demandée par les ONG sera élaborée « en vue de faciliter une approche coordonnée et intégrée entre les différents acteurs, niveaux et secteurs ainsi qu’une meilleure cohérence dans la transposition du règlement et des directives européens ». Cela reste flou, mais les discussions autour de ces documents permettront d’y voir plus clair.
La deuxième partie de l’analyse, avec les éléments plus critiquables et la conclusion.