Quand les activités d’une entreprise sont dénoncées publiquement sur le plan écologique et social, que peut-elle faire ? Essayer de fournir des contre-informations. C’est ce qu’a fait la holding Socfin domiciliée au Luxembourg, en réponse à Greenpeace France qui lui avait reproché son rôle dans l’accaparement des terres (« land grabbing »), la déforestation et les plantations de palmiers à huile en Afrique (woxx 1360). Vincent Bolloré, actionnaire le plus important de la Socfin et visé par un article sur l’accaparement des terres en 2012, avait choisi une autre voie. Celle de déposer une plainte pour diffamation contre le site d’information « Basta ! » (www.bastamag.net) et des journalistes et blogueurs ayant cité l’article incriminé (woxx 1343). Cela a valu à Bolloré de nombreuses critiques dans la presse… pour se retrouver débouté mi-avril. D’après « Basta ! », le tribunal a notamment reconnu que l’article incriminé s’appuyait sur une « base factuelle solide ». En février, le site avait lancé la question « Informer sur les mises en cause de la Socfin, une holding luxembourgeoise (…), par des organisations internationales et des communautés locales serait-il tabou ? » On aimerait pouvoir répondre non, mais il faudra patienter – le groupe Bolloré a décidé de faire appel du jugement.
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