Le débat sur la coopération au développement a été moins houleux qu’il y a un an. À l’époque, le ministre de la Coopération Franz Fayot (LSAP) avait dû défendre une baisse absolue des moyens à disposition de son ministère, non seulement pour les exercices à venir, mais déjà pour l’année 2020 : le recul du revenu national brut (RNB) estimé à plus de 6 % à cause de la crise sanitaire aurait nécessité de mettre un frein aux activités de coopération. Il s’agissait de ne pas trop dépasser le 1 % d’aide publique au développement (APD) par rapport au RNB que le Luxembourg s’est donné comme barre à atteindre chaque année. Le woxx avait calculé alors que le frein était un peu brutal, car les estimations budgétaires pluriannuelles émises pour les années 2021-2023 affichaient un recul compris entre 8,95 et 11,15 % par an, comparé à ce qui avait été programmé avant la pandémie – ce qui, en chiffres absolus, aurait signifié jusqu’à 45 millions d’euros en moins pour 2023, par exemple. Les montants initialement prévus pour 2020 n’auraient été atteints qu’avec un retard de quatre années. Le revirement que le ministre a pu mettre en avant cette semaine s’avère spectaculaire : le compte provisoire pour 2020 atteint avec 396 millions d’euros pratiquement le niveau estimé avant la crise. Et pour les exercices à venir, le budget pluriannuel prévoit également d’égaler les estimations d’avant la crise, de sorte qu’il n’y aura finalement pas de baisse de l’APD dans les années à venir ; des rallonges budgétaires in extremis sont même prévues pour 2021. Se pose alors la question de savoir s’il n’aurait pas été plus intelligent de ne pas procéder à ce frein brutal en 2020, évitant ainsi de stresser les acteurs de la coopération.
Coopération : Rattrapage au galop
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