L’Otan, présente dans le pays à travers sa Force pour le Kosovo (KFOR) regrette une décision qui pourrait accroître les tensions dans la région.
Le parlement kosovar a adopté vendredi trois lois déclenchant le processus de transformation de la Force de sécurité du Kosovo (KSF) d’unité de protection civile en armée professionnelle, pour passer de 2.500 à 5.000 soldats au cours des prochains dix années.
Dans une déclaration de son secrétaire général Jens Stoltenberg, l’Otan reconnaît le droit du Kosovo de décider de la transformation de la KSF, mais rappelle avoir « indiqué clairement que le moment était mal choisi ». Et se dit contraint de « réexaminer le niveau d’engagement de l’Otan auprès de la KSF ».
Par ailleurs, Jens Stoltenberg « appelle à nouveau Pristina et Belgrade à garder leur calme et à s’abstenir de toute déclaration ou de toute action susceptible d’entraîner une escalade », rappelant que le dialogue sous les auspices de l’Union européenne constitue « la seule solution politique durable pour la région ».
À Belgrade, Ana Brnabic, premier ministre serbe, a déjà fait savoir que son gouvernement n’excluait pas l‘« option » d’une intervention militaire, estimant qu’une armée kosovare professionnelle mettrait en péril les 150.000 Serbes kosovar-e-s et accroîtra le risque de « nouveaux nettoyages ethniques ».
Au contraire, les États-Unis, à travers leur ambassadeur Philip Kosnett, ont salué une évolution « naturelle » pour un pays « souverain et indépendant ».