Alors que la situation des réfugié-e-s en Italie était déjà dramatique avant la prise de pouvoir du fasciste Matteo Salvini, le grand-duché continue à expulser vers ce pays.
C’est l’association Passerell qui tire la sonnette d’alarme : en septembre, cinq demandeurs d’asile ont été transférés vers l’Italie en vertu des conventions de Dublin – alors que les associations dénoncent le traitement qui les attend là-bas.
En effet, avec un ministre de l’Intérieur ouvertement fasciste qui traite les réfugié-e-s d’« esclaves », qui promeut loi sur loi pour renforcer la discrimination systématique des étrangères et étrangers et qui n’hésite pas à s’attaquer à celles et ceux qui le dénoncent – comme récemment le maire de Riace ou encore l’auteur Roberto Saviano –, l’Italie ne peut plus être considérée comme un pays sûr.
Alors que le Luxembourg a déjà suspendu ses expulsions vers la Grèce, il devrait en être de même avec l’Italie, estime Passerell. D’autant plus que l’ONG peut s’appuyer sur plusieurs témoignages de personnes déjà expulsées vers l’Italie et qui se sont retrouvées à la rue – où elles seront une proie facile pour la mafia, qui n’hésite pas à profiter de leur situation souvent illégale.
On est donc en droit de s’interroger sur l’adéquation entre l’éclat d’un Jean Asselborn qui s’est fait le héraut des « Gutmenschen » en disant « Merde alors ! » – épisode qui va même inspirer une pièce de théâtre – et les méthodes de son administration qui continue à envoyer des personnes vers des situations plus que difficiles.