En plein été, le LSAP revient sur le sujet brûlant des réfugié-e-s à travers une conférence de presse. Le présent article analyse les positions de principe des socialistes (résumé de la thématique : Die LSAP und die Flüchtlinge).
« L’attribution de la protection internationale à des gens en détresse n’est pas seulement un devoir mais surtout aussi une chance pour une société de grandir humainement. » C’est le message positif qu’a voulu faire passer le LSAP lors de sa conférence de presse du 21 août. Une clarification s’imposait, car certains passages du programme électoral pouvaient être interprétés comme particulièrement répressifs à l’égard des réfugié-e-s (voir LSAP et asile 1/4).
Les socialistes ont notamment présenté de nombreuses mesures en faveur d’une « intégration réussie » (voir LSAP et asile 3/4). Mais sur les principes, leur position demeure ambiguë – d’ailleurs, ils parlent eux-mêmes d’une « politique d’asile humaniste et réaliste », sous-entendant qu’une partie des revendications d’acteurs comme le Collectif réfugiés seraient irréalistes.
Mortelle Méditerranée
Cela ne surprend qu’à moitié puisque, en ce qui concerne l’orientation de la politique au niveau européen, le LSAP se soucie plus de réalisme que d’humanisme : ainsi, il évite de condamner sévèrement les pratiques entraînant de nombreuses morts en tentant de dissuader les réfugié-e-s de traverser la Méditerranée. Certes, le LSAP souhaite une réforme des politiques actuelles, mais la nature de cette réforme est mal définie : « Tous les États membres doivent contribuer à la politique d’asile de l’Union et le nouveau système Dublin doit se fonder sur le principe de la solidarité. » On voit en quoi cela représente une amélioration pour les pays européens, mais le doute plane sur ce qu’une telle réforme signifiera pour les concerné-e-s : plus de souplesse ou plus de répression mortifère ?
Un autre point sur lequel on attendait des clarifications était celui des politiques dites préventives. Dans le programme électoral, le LSAP demande plus de moyens pour l’agence Frontex afin de rendre « plus effective » la surveillance des frontières extérieures (p. 105). Mais il constate aussi : « Dans les années à venir, l’UE continuera à être confrontée à des réfugié-e-s fuyant la misère ou les conditions climatiques. Ces personnes n’ont pas droit à l’asile au sens de la convention de Genève. »
Oui à l’immigration légale !
L’intention des socialistes n’est pas de les accueillir, mais de « contribuer à améliorer concrètement les conditions dans leurs pays d’origine, afin qu’ils puissent construire un avenir chez eux ». Dans leur position présentée la semaine dernière, ils évoquent aussi les « centres d’accueil dans les pays tiers », destinés à parquer les réfugié-e-s aux portes de la forteresse Europe et donc fortement controversés. Les socialistes ne s’opposent pas à ces pratiques, mais souhaitent qu’ils soient gérés « dans le plein respect des droits de l’homme, ce qui signifie dans la plupart des cas une gérance active des centres par l’UNHCR ».
Si la position de principe du LSAP ressemble beaucoup aux discours visant à « endiguer les flots de réfugié-e-s », elle prévoit tout de même explicitement un autre type de politique préventive : « (…) de surcroît, l’UE doit ouvrir des voies pour l’immigration légale » (p. 105). Lors de la conférence de presse, le parti a confirmé cette approche. Il a notamment évoqué les personnes venant des pays balkaniques et présentant des demandes d’asile alors que leurs chances seraient minimales. Le LSAP propose de les informer sur les moyens d’organiser une migration légale (études ou contrat de travail), et envisage explicitement de « créer davantage de voies légales d’immigration pour ces personnes ».
Sur les principes, la position socialiste reste ambiguë, mais concernant le cadre pratique de l’accueil et de l’intégration, le papier de position penche plutôt vers la générosité (LSAP et asile 3/4).