C’est l’acteur et musicien Fränz Hausemer qui est à l’origine de ce projet, qui sera lancé officiellement le 18 octobre dans un concert au Mierscher Kulturhaus. Dans la foulée sera mis en vente un premier album lors des représentations de la tournée et sur le site minotaure.net. Hausemer signe la musique et les paroles de la plupart des chansons. Des compositions et des textes résolument dans l’air du temps, où transparaissent le jazz et le blues d’abord, avec la voix grave et cassée de l’artiste luxembourgeois, qui rappelle par bien des aspects le dandysme de Tom Waits ou le style canaille de Jacques Higelin. Les paroles en anglais majoritairement (deux chansons en français et une en luxembourgeois sur les dix que compte l’album) renforcent ce côté nord-américain aux racines africaines revendiquées.
Morceaux sympathiques certes, mais qui ont l’heureuse audace parfois de se transformer radicalement – dans le long « Patras » par exemple – en œuvres beaucoup plus expérimentales, moins formatées comme chansons et plus originales, avec des rythmes hachés et des harmonies moins prévisibles. On sent l’apport artistique d’André Pons-Valdès au violon et de Guy Frisch aux percussions, tous deux piliers de l’ensemble de musique classique contemporaine Lucilin, et de Benoît Legot à la contrebasse, titulaire à l’OPL et à ses heures membre de l’Aconcagua Project. C’est justement lorsque le groupe nouvellement formé se lâche dans ces pistes que le disque prend de la profondeur. Cela devrait donner d’intéressants concerts, l’interprétation en direct décuplant le potentiel improvisateur, qui pourrait dès lors se transformer en joyeux happening musical. À guetter donc à partir du 18 octobre.