« Pied de nez à Trump », c’est le titre choisi par « La Tribune » pour annoncer la signature de l’accord de libre-échange entre l’UE et le Japon mardi dernier. En effet, le Jefta (Japan-EU Free Trade Agreement) peut être interprété comme un refus : les relations internationales ne suivront pas la logique du nationalisme économique défendue par le président américain. En conséquence, la politique et les médias mainstream évoquent surtout la valeur symbolique de l’accord. Une partie des ONG, partis et médias progressistes – malgré leur rejet de ce qu’incarne Donald Trump – mettent en garde contre les conséquences concrètes du Jefta. En effet, qui dit libre-échange dit extension géographique des marchés et concurrence effrénée entre des acteurs très différents (analyse détaillée sur Online-woxx : Kein Triumph sondern ein Desaster). La société civile, redoutant une explosion du transport de marchandises et un nivellement vers le bas des normes écologiques et sociales, s’était ainsi mobilisée contre le TTIP et le Ceta, les accords avec les États-Unis et le Canada. En mai, la plateforme d’ONG luxembourgeoise « Stop Ceta & TTIP » avait d’ailleurs appelé le gouvernement et les partis à prendre leurs distances avec le Jefta. Sans succès, puisque l’ensemble des 28 gouvernements européens ont dû donner leur accord pour rendre possible la signature.