OPL et Gustavo Gimeno : Ravel

Après Bruckner et Chostakovitch en juin, c’est donc Ravel qui est maintenant mis à l’honneur par l’Orchestre philharmonique du Luxembourg sous la baguette de Gustavo Gimeno. S’il a fallu attendre ce CD quelques mois, c’est probablement que sa postproduction a été plus longue, puisqu’on y retrouve également le WDR Rundfunkchor de Cologne. Le résultat valait la peine de patienter, car les équilibres entre pupitres sont bien maîtrisés et l’enregistrement d’excellente qualité. Du côté de l’interprétation, on sent que Gustavo Gimeno a pris ses marques depuis bien longtemps et sait transcender ses musiciens pour atteindre une cohérence sonore indispensable dans la musique de Ravel. mehr lesen / lire plus

Cathy Krier : Debussy – Szymanowski

Nouvel album pour la pianiste Cathy Krier, qui a choisi un programme en forme de clin d’œil, puisque Claude Debussy et Karol Szymanowski ont en effet écrit tous les deux une pièce intitulée « Masques ». Composées à une dizaine d’années d’intervalle, les œuvres juxtaposées deviennent plus qu’une amusante coïncidence : chez Debussy, les « Masques » sont plutôt atypiques – avec notamment d’entêtantes quintes -, mais d’une modernité qui emmène l’auditeur loin du simple impressionnisme musical. Chez Szymanowski, ils sont plus développés, mais semblent prolonger de leurs harmonies fortement influencées par Scriabine l’incursion moderniste de Debussy. Un excellent choix donc, d’autant que Cathy Krier le défend avec une précision quasi chirurgicale dans le doigté, qui fait résonner au mieux les passages en accords. mehr lesen / lire plus

Mudam : Madame Cotter, du branding et un fantôme

Ce vendredi matin, sous les fenêtres embuées du hall du Mudam Café, Laurent Loschetter proclamait donc ce que le pays savait de toute façon : Suzanne Cotter sera la nouvelle directrice.

On pourrait presque croire que la radio 100,7 a un nouveau service : celui de la fuite de nominations un jour avant la proclamation officielle. Après Stéphane Pallage comme nouveau recteur de l’université, le service public a annoncé le nom de Suzanne Cotter comme nouvelle directrice du Mudam.

Selon les dires de Loschetter – qui dans une première partie de la conférence de presse affrontait seul les journalistes – l’affaire aurait été vite conclue : « Parmi les trois candidatures retenues sur une shortlist, le comité de sélection avait dès le début une nette préférence pour Suzanne Cotter », a-t-il expliqué. mehr lesen / lire plus

Politique culturelle
 : La grande normalisation

C’est par une conférence de presse annonçant la « rentrée culturelle » que le ministère de la Culture a fait part de quelques nouveautés paraissant anodines, mais qui – vues de près – ne le sont pas tellement.

Lors de sa récente visite à Venise, le ministre de la Culture Xavier Bettel a mis en marche le déménagement futur du pavillon luxembourgeois. (Photo : SIP)

Désormais, lors de la Biennale de Venise, le grand-duché de Luxembourg sera mieux entouré. Car le nouveau pavillon (qui servira aussi bien à l’architecture, les années paires, qu’à l’art contemporain, les années impaires) aura pour voisins d’autres pavillons nationaux, notamment ceux mis en place par la Turquie et Singapour – de grandes démocraties. mehr lesen / lire plus

Tom Nisse : Une vérification de l’origine

Une fois n’est pas coutume, le poète luxembourgeois Tom Nisse (qui vit à Bruxelles) a écrit un livre entièrement en prose. Mais attention : l’aficionado d’expériences textuelles et voyageur entre les langues et les genres ne s’est pas satisfait de cette simple contrainte pour faire de ce livre quelque chose d’exceptionnel. Car « Une vérification de l’origine » est le résultat d’une flânerie, dans l’esprit de Walter Benjamin, dans les quartiers d’origine de l’auteur. Ce sont donc le Limpertsberg et une partie du quartier Belair qui se trouvent au centre de ce texte court et concis. Un texte qui a été enregistré au cours d’une promenade le 6 juillet 2015 et agrémenté de quelques passages par la suite (ceux-ci sont en italique). mehr lesen / lire plus

Roland Meyer : Tel Mo

C’est un secret de Polichinelle qu’au riche grand-duché aussi, nombre d’enfants sont touchés par la précarité économique, qui apporte son lot de frustrations et engendre le cercle vicieux du décrochage scolaire. Mais la statistique et les chiffres ne sont pas les armes du romancier : alors Roland Meyer choisit de s’attarder sur l’histoire de Telmo, dont le père est retourné au Portugal et qui, à douze ans, fait déjà figure de vieux routier des actions violentes. Pour cela, il laisse son narrateur user d’un style enfantin qui contraste avec l’atmosphère souvent lourde d’un récit marqué par le manque, la colère, voire le crime. mehr lesen / lire plus

Raoul Biltgen: Schmidt ist tot

Nachdem er letztens mit „Jahrhundersommer“ eine tragikomische Liebesgeschichte inszeniert hatte, wendet sich der in Wien lebende Luxemburger Autor Raoul Biltgen nun in seinem neusten Buch wieder dem Genre des Krimis zu. Und siehe da: Es gibt ihn wirklich, den gelungenen Kriminalroman mit Luxemburg-Bezug. Zwar ist dieser nur minimal gehalten, doch blinzeln die Mentalität seiner Landsleute und ihre Geschichte immer wieder erkennbar aus dieser solide geschriebenen Erzählung hervor. Das liegt vor allem am Hauptprotagonisten Patrick Schmidt, einem Luxemburger, wie er durchschnittlicher nicht sein könnte. Einem Primärschullehrer ohne wirkliches Leben, dem die Wiener Polizei eines Tages mitteilt, dass sein seit Jahren in Wien abgetauchter Bruder René leider verstorben ist. mehr lesen / lire plus

Willis Tipps
: September 2017

Nahöstliche Delikatessen

Sabîl besteht aus Ahmad Al Kathib (Oud), der als Kind palästinensischer Flüchtlinge in Jordanien geboren wurde, und Youssef Hbeisch (Perkussion) aus Galiläa. Als Duo haben beide zuvor 2 Platten veröffentlicht. Für das Album Zabad haben sie sich mit dem aus dem Libanon stammenden Elie Khoury (Buzuq) und dem Franzosen Hubert Dupont (Kontrabass) verstärkt. Die CD enthält 9 Kompositionen, die sich eng an klassischen arabischen Vorgaben orientieren, aber auch Improvisationen zulassen. Mit entrückten Soli und dichten, kraftvollen Ensemblepassagen werden ganz spannende Klangwelten erzeugt. Die aus der Levante stammen Buzuq-Laute hat Ähnlichkeiten mit der türkischen Saz und der griechischen Bouzouki und bietet einen reizvollen Kontrast zum Klang der von Al Kathib gespielten und in arabischen Ländern weitverbreiteten Oud. mehr lesen / lire plus

Willis Tipps
: August 2017

Ungarisches Kraftpaket

Ich habe diese junge Band kürzlich bei einem überzeugenden Konzert erlebt, und diese Platte spiegelt ihre Power wider. Wer den Drive der rumänischen Fanfare Ciocarlia mag, wird auch die ungarische Band Csángálló lieben. Mit Klarinette, Saxophon, Akkordeon, Tarogato und Pauke spielen sie auf Fel az úton… überwiegend schnelle Stücke, die in der ungarischen Folklore und der benachbarter Länder wurzeln. Auf zwei Tracks erklingt auch die raue Stimme des Perkussionisten, und auf einem weiteren singt das brilliante Frauentrio BaHorKa. Die Band hat sich 2009 gegründet und ist zu einer festen Größe in der Folk- und Weltmusikszene ihrer Heimat geworden. Csángállós Platte ist das beste Beispiel dafür, dass traditionelle akustische Musik auch ohne trendige Soundgimmicks unverstaubt, jung, frisch und mitreißend klingen kann, wenn solche Experten am Werke sind. mehr lesen / lire plus

Russische Avantgarde
: Die Konstruktion des Kommunismus


Der Kunstbegriff der russischen Moderne zielte darauf ab, eine neue Welt zu schaffen. Eine Ausstellung im Brüsseler Designmuseum zeigt, wie dies in der Praxis die graphische Gestaltung revolutionierte – und dem radikalen Konzept zugleich den Stachel gezogen hat.

Die alte Welt zerstören, um bei Null wieder zu beginnen? In Kasimir Malewitschs Vorstellung brauchte es dafür nur zehn Künstler: Die Ausstellung „0, 10“ mit dem erstmals ausgestellten „Schwarzen Quadrat auf weißem Grund“, Petrograd, 1915. (Foto: Wikipedia
)

Als der russische Dichter Wladimir Majakowski 1923 von einem Atelierbesuch bei Pablo Picasso zurückkehrte, meinte er abschätzig, der Maler habe sich „offenbar bereits damit abgefunden, dass er nie mehr etwas anderes als Bilder machen wird“. mehr lesen / lire plus

Laurence Klopp – Brèves [re]trouvailles

Après « La dame à la mise en plis mauve », voici l’univers onirique et surréaliste de Laurence Klopp de retour chez Kremart. On fait donc connaissance avec de nouveaux personnages loufoques issus de l’imagination fertile de l’auteure dans les cinq nouvelles que comporte le livre. Force est de constater, cependant, que la magie n’opère plus autant que dans le premier ouvrage. Est-ce un sentiment de déjà-vu ? Pas vraiment : dans « Le laveur de vitres », Laurence Klopp développe son récit selon sa petite recette personnelle et parvient à susciter l’intérêt, notamment avec la biographie imaginée plutôt réussie d’une femme de lettres luxembourgeoise. mehr lesen / lire plus

Sarai Walker – (In)Visible

Une jeune femme américaine souffre de son obésité et se cache pour bosser pour un magazine destiné aux adolescentes – elle doit répondre au courrier des lectrices et les encourager à consommer un maximum de produits diététiques. Jusque là rien d’exceptionnel, ne serait-ce que les paradoxes inhérents à notre société contemporaine. Mais la vie de la protagoniste change de fond en comble le jour où elle est contactée par une mystérieuse association de protection des femmes qui la recrute. Avec ses nouvelles compagnonnes elle doit aussi affronter un groupe de terroristes féministes qui prennent leur revanche sur tous les machos de la planète. mehr lesen / lire plus

Enrico Lunghi – La collectionneuse d’anges

Qu’il aime bien mélanger ses écrits avec sa passion vécue pour l’art n’est rien de nouveau de la part d’Enrico Lunghi. Mais depuis son éviction malencontreuse du Mudam, il multiplie les interventions littéraires. « La collectionneuse d’anges » est un récit plutôt loufoque dans lequel un entrepreneur en pleine crise de la cinquantaine tombe amoureux d’une mystérieuse jeune femme qui sait convoquer des artistes morts depuis des siècles par le simple biais de son amour de l’art. Ce qui commence comme un polar se termine en une épiphanie tout à fait romantique – à croire que Lunghi s’est totalement entiché des nouvelles hantées de Théophile Gautier – à Venise. mehr lesen / lire plus

Cape Ettelbruck 
: Ratisser large

Carl Adalsteinsson a pris les rênes du Cape Ettelbruck en 2014. Depuis, le centre culturel au Nord du Luxembourg a constamment affiné son programme. Rencontre avec un océan de calme confronté à une période pleine de petites et grandes tempêtes.

Un bâtiment ultra-moderne pour une mission d’équilibriste : le Cape Ettelbruck. (PHOTO : ©Wikimedia)

Il ne se laisse pas, ou difficilement déstabiliser. Venu parler au woxx de sa nouvelle programmation dans une minuscule arrière-salle d’un bistrot à Kirchberg – pas dans les palais de verre, mais dans cette partie inconnue du grand public où l’on entrevoit par-ci et par-là que ce quartier fut jadis très rural – il ne cligne pas des yeux quand on le met devant la « Gretchenfrage » du moment : « Que retenez-vous du bilan intermédiaire des assises culturelles qui viennent de s’achever ?  mehr lesen / lire plus

Willis Tipps
: Juli 2017

Drei Virtuosen aus Madagaskar

Madagaskar galt in den 1990er-Jahren als musikalischer Hotspot, verschwand dann aber fast vollständig aus den Katalogen der europäischen Labels. Drei bemerkenswerte KünstlerInnen von damals haben sich jetzt unter dem Namen Toko Telo zusammengetan. Monika Njava hatte zuvor mit ihrer starken, vibrierenden Stimme den Klang der Familienband Njava geprägt. D’Gary besaß Kultstatus wegen seines ausgefallenen, perlenden Gitarrenstils, der tief in den musikalischen Traditionen des madagassischen Südens verwurzelt ist. Régis Gizavo, der auch bei den korsischen I Muvrini glänzte, bestach durch seine traumhafte Beherrschung des diatonischen Akkordeons, das die Stimmung der traditionellen Trance-Rituale der Insel transportiert. Wie man auf Toy Raha Toy hören kann, haben die drei nichts verlernt. mehr lesen / lire plus

Politique culturelle
 : Tous assis 
sur la culture

Les fameuses assises culturelles en sont à leur première mi-temps – et le bilan, volontairement flou, témoigne surtout de la méfiance persistante entre artistes et ministère.

Guy Arendt et Jo Kox lors de la présentation à la presse du bilan intermédiaire. (Photo : © Ministère de la Culture)

Curieux quand même, ce contraste : quand, il y a plus ou moins exactement un an, les assises culturelles furent enfin annoncées et concrètement organisées, rares étaient celles et ceux qui donnaient cher de leur peau. On parlait alors volontairement d’un événement « alibi », censé faire diversion pour ne pas évoquer les vrais problèmes. mehr lesen / lire plus

Body Count : Bloodlust

Il était devenu rare ces dernières années de trouver l’écoute critique d’un groupe de metal dans ces pages. Mais pour « Bloodlust », le dernier album de Body Count, une exception s’imposait. Ce groupe, fondé en 1991 par le rappeur Ice-T et son meilleur ami, le guitariste Ernie C, avait défrayé la chronique déjà à sa conception. Mélange de hip-hop et de metal, ainsi que paroles provocatrices avec en arrière-fond le combat des Afro-Américains contre la violence policière et les injustices sociales : la combinaison faisait jaser à une époque où les genres étaient encore plus cloisonnés que de nos jours. mehr lesen / lire plus

Heinz Strunk : Jürgen

Hatte sich Heinz Strunk noch letztes Jahr mit „Der Goldene Handschuh“ an dem berüchtigten Serienmörder Fritz Honka abgearbeitet und der Hamburger Unterwelt der Säufer und der Verzweifelten ein Denkmal gesetzt (das übrigens von Fatih Akin verfilmt wird), so geht es nun in „Jürgen“ doch etwas beschaulicher zu. Allerdings nur an der Oberfläche, denn die Geschichte des Jürgen Dose, der ein ganz armer Wurm ist, ist gespickt mit Alltagsbeobachtungen zwischen Hoffnung und Sarkasmus, in denen sich die Lieblosigkeit unserer Leistungsgesellschaft spiegelt. Denn die Liebe ist es, was Jürgen sucht, aber als unattraktiver Mittvierziger wohl kaum finden wird – zumal da er eine halbdemente und sehr besitzergreifende, paranoide Mutter pflegen muss und sein bester Freund ein etwas hinterhältiger Rollstuhlfahrer ist. mehr lesen / lire plus

James Leader : The Venus Zone

Le Concours littéraire national était consacré l’année dernière à la littérature de jeunesse. C’est sûrement la raison pour laquelle ce roman est estampillé « pour adolescents » : il a en effet remporté le premier prix de cette catégorie. Une classification trompeuse cependant, car malgré le style simple et lisible qui privilégie l’action et les dialogues, il y a une véritable profondeur de réflexion qui s’ajoute à l’intrigue menée tambour battant par James Leader. Si le jeune Thibault s’éprend de sa séduisante (et poétesse) cousine Venus, l’histoire d’amour se déroule tout de même sur fond de kidnapping d’un PDG de multinationale minière avec la ferme intention de « renverser le capitalisme ». mehr lesen / lire plus

Urban art
 : Musée à 
ciel ouvert

La quatrième édition du Kufa’s Urban Art Festival dépasse pour la première fois les frontières de la ville d’Esch pour se manifester un peu dans tout le pays et en Grande Région. Sinon, le festival est surtout une belle occasion de voir le travail des artistes urbains de près.

Okuda devant son travail à venir au rond-point
Um Däich à Esch. (Photos : woxx)

On connaît le phénomène que nous ont décrit nos connaissances tatouées : dans la plupart des cas, ce n’est pas au premier qu’on s’arrête. Au contraire, une première image est souvent le point le départ d’une œuvre entretenue et poursuivie tout au long de l’existence. mehr lesen / lire plus