Gilbert Pregno, président de la Commission consultative des droits de l’homme réagit à l’assignation en justice du groupe Bolloré accusé d’accaparement des terres via cette holding luxembourgeoise.

Le président de la CCDH exige un « devoir de vigilance » au sein des entreprises concernant le respect des droits de l’homme. (Image : privat)
Suite à l’assignation en justice du groupe Bolloré, mardi au tribunal de Nanterre (France) par des paysans cambodgiens qui l’accusent d’accaparement de leurs terres (environ 7.000 ha), notamment à travers la holding Socfinasia, domiciliée à Luxembourg, le président de la Commission consultative des droits de l’homme au Luxembourg, Gilbert Pregno, a appelé jeudi à une plus grande « transparence » concernant le truchement de réseaux de succursales des entreprises au Luxembourg.
Il rejoint en cela Me Fiodor Rilov, l’avocat des Cambodgiens, qui exige que soient rendus publics de nombreux documents qui lient le groupe à ses filiales, afin de prouver l’implication directe de Bolloré dans les faits qui lui sont reprochés.
Pour Gilbert Pregno, il s’agit de la sorte d’empêcher « une fragmentation de la responsabilité ». Pour la CCDH, « la question des droits de l’homme doit faire partie de l’ADN des entreprises, qui à nos yeux ont un devoir de vigilance», insiste Gilbert Pregno face au woxx, rappelant au passage que ce n’est pas la première fois que la commission consultative se saisit du groupe Bolloré, également accusé de violations des droits de l’homme en Afrique, notamment au Sierra Leone.