Les député-e-s ont débattu des résultats de la COP23. L’opposition et le gouvernement ont adopté des points de vue différents, tout en ménageant le grand-duché et son bilan climatique peu glorieux.
C’est le CSV qui avait proposé une heure d’actualité sur la COP23 à la Chambre des député-e-s. Et c’est le député CSV qui a endossé le rôle de l’écopessimiste, traditionnellement dévolu aux politiciens verts : « Dans le train de retour depuis Bonn, je me suis interrogé sur ce qu’avait apporté ce sommet. S’il n’y avait pas la dynamique issue de la société civile, je me suis demandé s’il y avait lieu d’être optimiste en matière de protection du climat. » Réciproquement, a expliqué l’ex-ministre de l’Environnement Marco Schank, si on veut prendre des mesures fortes, on a besoin d’un soutien fort au sein de la population.
Pessimisme noir contre optimisme vert
Paradoxalement, c’est l’intervention du député vert Henri Kox qui était la plus optimiste – bien que les menaces qui pèsent sur l’environnement constituent en quelque sorte le fonds de commerce de son parti. Kox a insisté sur des aspects positifs comme la délégation alternative américaine, le pacte anticharbon, la finance verte ou le pacte climat au Luxembourg. Le grand-duché serait « on track » jusqu’en 2020, mais ensuite, pour réaliser un – 40 % jusqu’en 2030, il resterait beaucoup à faire, notamment du côté de la mobilité.
On peut regretter que ni le député vert ni sa collègue de parti Carole Dieschbourg n’insistent sur la nécessité pour l’Europe – et donc pour le Luxembourg – de revoir à la hausse les objectifs pour 2030. Par contre, sur le sujet épineux d’une réduction du tourisme à la pompe, la ministre a assuré que le gouvernement était en train d’élaborer des propositions concrètes qu’elle présenterait début 2018. On attendra avec curiosité pour voir si ce gouvernement osera prendre des mesures courageuses – et pas forcément populaires – moins de dix mois avant les élections.