Le Festival des migrations n’avait pas fait que des heureux-euses cette année : des militantes écologistes de l’association Benu Village Esch s’étaient offusqué-e-s du manque de recyclage – tout en ignorant les clichés racistes véhiculés par le langage utilisé.
Comme toujours, c’est le ton qui fait la musique. Et dans le cas du post Facebook de Benu Village Esch sur le Festival des migrations, il était définitivement faux. Sous des photos de poubelles – comme s’il n’y avait pas autre chose à montrer dans ce festival unique au Luxembourg –, on pouvait lire que les militant-e-s étaient choqué-e-s : « Nous nous demandions si nous étions dans un mauvais film », et de donner des leçons de morale : « Ne voyons-nous pas tous des films et des informations quotidiennes sur les montagnes de déchets (…) ? La chose perverse à propos de cette situation est que beaucoup de pays qui offraient de quoi à manger et boire à ce festival seront à nouveau inondés de nos déchets dans les prochaines semaines. »
C’est non seulement de mauvais goût, mais aussi totalement ignorant de la situation du festival. Comme le Clae le rappelle dans un communiqué, les verres recyclables ont été introduits il y a deux ans, un « Spullweenchen » a été prêté par une commune du Sud et des bénévoles s’adonnent au tri des poubelles après chaque édition. L’association rappelle aussi qu’elle demande plus de bennes à la Ville de Luxembourg depuis dix ans et que ces demandes sont restées lettre morte, tout comme ses sollicitations à des acteurs de recyclage.
En conséquence, le Clae accuse Benu de surtout vouloir « faire sa publicité sur notre dos ». Et de reprocher à ses militant-e-s une « pratique de la dénonciation sans chercher à comprendre, sans dialogue, qui rappelle des mauvaises heures. Cette philosophie du donneur de leçon empêche toute construction commune, partagée. Cette écologie est inhumaine, perverse et elle effraye ». Surtout que si Benu Village Esch voulait vraiment faire changer les mentalités, on est en droit de se demander pourquoi on ne trouve pas de communiqués choqués sur les déchets laissés par les nombreux bals et cavalcades qui ont lieu presque chaque weekend au mois de mars…
Bref, comme disait l’autre : « L’enfer est pavé des meilleures intentions. »