Arcelormittal : Licenciements malgré subventions

Alors que vers début septembre, une nouvelle vague de licenciements a été annoncée par le géant de l’acier, cela ne l’empêche pas d’engranger des subventions multiples de la part de l’État.

Pas moins de 536 emplois sont sur la sellette sur les 3.900 qu’Arcelormittal fournit dans ses usines luxembourgeoises. Pour justifier cette nouvelle coupe dans son salariat, la multinationale avance – comme tant d’autres – la crise de la pandémie liée au coronavirus, qui aurait aussi durement frappé l’industrie de l’acier.

Deux rounds tripartites plus tard, le dernier ayant eu lieu le 12 novembre en présence des ministres socialistes de l’Économie et de l’Emploi, Franz Fayot et Dan Kersch, il reste selon l’OGBL quelque 280 personnes qui perdront leur emploi et seront donc orientées vers une cellule de reclassement. Les autres sont divisées entre départs naturels et départs en retraite ou préretraite.

Malgré la promesse réitérée d’Arcelormittal de tenir le cap des investissements dans ses sites luxembourgeois entre 150 et 200 millions d’euros et d’ainsi assurer leur pérennisation, il convient de se demander quelle est la contrepartie étatique dont profite l’industriel au grand-duché.

C’est ce qu’ont fait Déi Lénk dans une de ces questions parlementaires à tiroirs qu’on leur connaît – et qui ne sont probablement pas du goût des fonctionnaires qui doivent y trouver des réponses. Néanmoins, la réponse à cette question laisse entrevoir que les montants des aides allouées ne sont pas minimes. Ainsi, entre janvier et septembre, Arcelormittal a pu profiter de 12.886.966 € d’aides régulières du ministère de l’Économie. Dont 9,1 millions sous le « régime d’aide dans le contexte du système d’échange de quotas d’émission de gaz à effet de serre », et le reste sous l’étiquette d’une « aide aux investissements dans des mesures d’efficacité énergétique ».

Si aucune autre aide n’est en ce moment à l’étude, ni de garantie de prêt bancaire demandée à l’État dans le cadre des mesures anticrise, Arcelormittal a bien profité des mesures de chômage partiel après le 18 mars. Pas moins de 7.836 salariés en ont bénéficié au cours des mois de la pandémie, coûtant jusqu’ici à l’État quelque 6 millions d’euros, à ajouter au total des aides perçues par l’entreprise.

Déi Lénk ont aussi demandé le nombre de préretraité-e-s et leur coût indemnisé par le Fonds pour l’emploi : depuis 2007, l’État a ainsi déboursé presque 300 millions d’euros pour les 2.207 départs en retraite anticipée, tous types de préretraites confondus.

Quant à savoir si Arcelormittal a vendu sur le marché des émissions des quotas octroyés gratuitement par l’État – un thème polémique qui revient régulièrement –, c’en est un peu trop pour la transparence : « ces transactions sont confidentielles et ne peuvent être diffusées », conclut la réponse du gouvernement.


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