Que le Luxembourg accorde des autorisations de séjour à qui peut payer est connu. Déi Lénk ont demandé les chiffres en même temps que ceux des mineur-e-s emprisonné-e-s au centre de rétention.
Certes, c’est une façon polarisante de poser des questions, mais elle reflète une réalité bien triste. Ainsi, le Luxembourg accorde des autorisations de séjour « investisseurs » pour chaque personne qui investit au moins 500.000 euros dans une entreprise existante ou à créer au Luxembourg, 3 millions dans une structure d’investissement ou 20 millions sous forme de dépôt dans un institut financier établi au pays. La loi sur ces visas dorés est en vigueur depuis le 8 mars 2017. En même temps, le système luxembourgeois permet toujours d’emprisonner des mineur-e-s avec leurs familles au centre de rétention, en cas d’expulsion groupée.
Dans sa réponse, le ministre de l’Immigration et de l’Asile, Jean Asselborn doit admettre l’existence de cette face peu reluisante des pratiques luxembourgeoises. Ainsi, depuis mars 2017, sept demandes d’autorisations de séjour « investisseur » ont été déposées – six ont été accordées, dont cinq à des ressortissant-e-s chinois-e-s et une à un-e ressortissant-e australien-ne, la dernière est en cours de traitement.
Sur la même période, le centre de rétention a accueilli 9 familles avec 19 enfants, qui ont passé une période de plus de 72 heures derrière les barreaux. Même si cette pratique semble avoir pris fin – la réponse indique que le dernier cas de mineur-e « retenu-e » plus de 72 heures datait de septembre 2017, les chiffres restent choquants. Par exemple, celui d’une famille avec deux mineurs qui a passé une semaine entière dans la structure. Toutes les familles étaient originaires de pays de l’ex-Yougoslavie, dont une majorité de Kosovar-e-s.
Bref, Déi Lénk ont livré la preuve par l’exemple que le Luxembourg s’ouvre plus facilement au capital qu’à la misère humaine.
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