Après un premier avis négatif obtenu par une minorité au sein du Comité pour la mémoire de la Deuxième Guerre mondiale (CM2GM), le premier ministre a ressaisi le comité pour qu’il lui ponde un nouvel avis.

(Public Domain)
Fin décembre, le woxx avait détaillé comment un avis demandé par le ministère d’État pour déterminer si oui ou non les volontaires des Brigades internationales avaient le droit d’être honoré-e-s au monument du souvenir de la Gëlle Fra avait semé la discorde au sein du CM2GM. Ce comité composé de trois communautés (la communauté juive, les résistants et les enrôlés de force) avait en principe émis un avis positif à cette demande – seul-e-s les représentant-e-s des enrôlés de force s’étaient fermé-e-s à cette possibilité. Et pourtant, l’avis émis par le bureau exécutif du comité avait suivi ces derniers au lieu de prendre en compte l’avis majoritaire. Beaucoup d’encre a coulé depuis, forçant Xavier Bettel à reprendre en main sa créature de mémoire (le CM2GM a été instauré selon les vœux du premier ministre) et à lui demander de revoir sa copie.
C’est ce qui ressort d’une réponse à une question parlementaire de Mars Di Bartolomeo et Dan Biancalana à Bettel. Qui y précise que deux réunions, le 10 février et 2 mars, seront entièrement consacrées à cette question épineuse. Entre-temps,la droite populiste, adversaire politique d’une telle mémoire, a aussi commencé à ajuster son artillerie. Ainsi, le député ADR Fred Keup veut savoir si les volontaires luxembourgeois auraient aussi participé à la « terreur rouge » pendant la guerre civile espagnole. Si personne ne peut disputer l’existence des excès de « justice populaire » et des massacres antireligieux qui auraient coûté la vie à quelque 38.000 personnes (même si la bataille des chiffres rage toujours), il est important de garder en tête que la « terreur blanche » a coûté entre 150.000 et 400.000 vies et a duré bien plus longtemps. De même, le gouvernement républicain a tenté à plusieurs reprises de faire cesser ces massacres.
Ce faisant, Fred Keup s’avance aussi sur une pente glissante : si les volontaires des Brigades internationales ne méritaient pas d’être honoré-e-s parce qu’il resterait tout de même un soupçon sur leur participation à la « terreur rouge », comment alors défendre les centaines de monuments à la mémoire des enrôlés de force, maintenant qu’il est prouvé que certains d’entre eux ont participé à l’Holocauste au sein du Reserve-Polizei-Bataillon 101 ?
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