Artuso vs Barthel
 : Moutarde après dîner


À l’occasion de la parution du rapport sur la « question juive » au Luxembourg sous forme de livre, les professeurs d’histoire luxembourgeois ont organisé le débat tant attendu entre Vincent Artuso et Charles Barthel. 
C’est surtout ce dernier qui a fait pschiiiiitt !

Avant la mise en scène : Charles Barthel (de dos à gauche) et Vincent Artuso. (Photo : woxx)

Avant la mise en scène : Charles Barthel (de dos à gauche) et Vincent Artuso. (Photo : woxx)

La « question juive » au Luxembourg est épineuse, et c’est très bien ainsi. Car le raccourci populaire et populiste qui veut que le gouvernement ait décidé de faire pondre ce rapport à un jeune historien pour ensuite avoir un prétexte pour traîner dans la boue la mémoire des résistants historiques est plus faux que jamais. mehr lesen / lire plus

Rapport Artuso : l’Empire contre-attaque

Il fallait s’y attendre : le rapport sur la collaboration de la Commission administrative n’allait pas passer comme le fil sur le beurre – même après avoir été unanimement approuvé par le parlement. L’article de Charles Barthel « Meilenstein oder Stolperfalle » publié par le Wort le weekend dernier incarne au meilleur la réaction d’un des tenants de l’écriture historique orthodoxe luxembourgeoise. Attaquant ad hominem l’auteur du rapport et lui reprochant des inexactitudes, voire de la malhonnêteté intellectuelle, Barthel ne semble pas s’apercevoir qu’il fait lui-même une lecture politique du rapport Artuso. Ainsi, il le tacle pour ne pas avoir cité Gilbert Trausch, son mentor, et pour s’être basé sur trop d’historiens marqués – à tort ou à raison – à gauche. mehr lesen / lire plus

Rapport Artuso : L’Empire contre-attaque

Dans son article « Meilenstein oder Stolperfalle », paru samedi dernier dans le Wort, l’historien Charles Barthel se livre à une attaque ad hominem de son collègue – et s’emmêle les pinceaux plus d’une fois.

1341webx_artuso_barthelCe sera facile de faire au woxx le reproche d’un parti pris dans tout ce qui concerne le « rapport Artuso ». Puisque nous avons publié les bonnes feuilles de la thèse de doctorat sur la collaboration au grand-duché et que nous avons accompagné de très près l’évolution du rapport, et puis parce que plus d’une fois l’historien a pris la plume dans nos pages. Il est vrai aussi que nous avons salué le fait que le mythe du Luxembourg résistant n’est plus intouchable. mehr lesen / lire plus

Excuses officielles : « Actes fautifs »

Dans sa résolution prise à l’unanimité, la Chambre des députés a reconnu les souffrances infligées à la communauté juive et s’est excusée. Pourtant, cet acte se heurte toujours au mythe national qui, entre les lignes de la résolution, fait de la résistance.

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Heinrich Himmler dans les rues de la capitale luxembourgeoise en 1940.

Ce ne furent pas les grandes pompes pour ces excuses officielles du parlement luxembourgeois envers la communauté juive, concernant la collaboration des autorités luxembourgeoises au début de l’occupation nazie. Et pour cause : si les députés étaient unanimes pour ce premier débat sur la résolution dérivée du rapport Artuso, la deuxième session, dédiée aux conclusions à tirer du référendum de dimanche, avait rendu l’atmosphère particulièrement pesante. mehr lesen / lire plus

Interview: „Bis heute hat es eine Geschichtsverfälschung gegeben“

Im Gespräch mit der woxx äußert sich der Präsident des Jüdischen Konsistoriums, Claude Marx, zur offiziellen Entschuldigung des Parlaments und erläutert, wieso diese öffentliche Stellungnahme einen Meilenstein darstellt.

1323interviewMarx

Claude Marx, Jahrgang 1934, ist seit 2014 Präsident des Jüdischen Konsistoriums in Luxemburg. Er überlebte den Zweiten Weltkrieg im Untergrund in Frankreich.

woxx: Die Frage einer institutionellen Mitschuld Luxemburgs an der Shoa ist dank des Artuso-Berichts, der am 10. Februar öffentlich vorgestellt wurde, erstmals offiziell gestellt worden. In zahlreichen Kommissionssitzungen haben sich Mitglieder der Chamber mit den Inhalten des Berichts befasst. Ist nach so vielen kleinteiligen Debatten nicht die Luft raus? Und ist es nicht geschmacklos, eine Entschuldigung in derselben Sitzung auszusprechen, in der über den Ausgang des Referendums diskutiert wird?
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Rapport Artuso : plutôt pas d’excuses ?

S’excusera, s’excusera pas ? Telle est la question principale depuis la publication du rapport Artuso sur la responsabilité de la Commission administrative pendant l’occupation nazie. D’après différentes sources, le gouvernement – tout comme le parlement auquel Bettel a renvoyé la patate chaude – deviendrait de plus en plus frileux. Que le célèbre rapport ne soit plus considéré comme une fin en soi mais comme le début d’une exploration plus approfondie des bas-fonds de l’histoire grand-ducale pointe vers cette direction. Mais diverses autres sources prétendent que, très probablement, il n’y aura pas d’excuses mais seulement une « reconnaissance des souffrances » de la population juive du Luxembourg. mehr lesen / lire plus

RAPPORT ARTUSO: Excusez du peu !

Alors que les conclusions du rapport Artuso sont en train de sortir le débat sur la collaboration de sa léthargie, les conséquences politiques se font attendre : entre des archives mal gérées, une recherche historique hypothéquée et l’incapacité notoire de la politique à prendre des décisions courageuses, le champ est large.

Que ce soit samedi dernier au Casino – Forum d’art contemporain ou mardi dernier au centre culturel de Reckange-sur-Mess, les conférences et tables rondes sur le rapport Artuso sont toujours propices à remplir les salles. Et, dans les discussions, les langues se délient. La phrase « Enfin, le tabou est brisé » est d’ailleurs souvent entendue. mehr lesen / lire plus

Empörungsgebelle, kein Historikerstreit

(avt) – „Bedauern ja. Aber keine kollektive Entschuldigung“, so lautet die Schlussfolgerung des erregten Leserbriefs von Lex Roth an das Wort, „die Luxemburger waren und sind ein Volk“ und im Übrigen habe es in Luxemburg keinen Pétain und keine legale Vichy-Regierung gegeben. In einem ironischen Kommentar auf Radio 100,7 hat Denis Scuto, nun auf „Monni Lex“ reagiert. Roth erzähle die Geschichte von „den guten Luxemburgern und den bösen Franzosen und Belgiern“, so Scuto, mit Verweis auf die Systematik, mit der die Gesellschaft die Geschichte des eigenen Landes immer wieder verkläre. So entstünden „histoires sans histoires“ – saubere Geschichten von Ehrlichkeit und Heldentum – Feigheit, Verrat und Egoismus hätten in dieser Darstellung keinen Platz. mehr lesen / lire plus

DEBATTE UM KOLLABORATION: Dekonstruktion eines Mythos?

Auch wenn der Premier noch immer keine Schlüsse ziehen mag, so ist die Debatte um Kollaboration in Luxemburg doch in Gang gekommen. Eine von Forum organisierte Table Ronde bewies dies, brachte allerdings wenig Kontroverses.

Wurden die Luxemburger überrannt? Einmarsch der deutschen Wehrmacht 1940. (©Photothèque de la Ville de Luxembourg)

70 Jahre nach Zweitem Weltkrieg und Besatzung ist es in Luxemburg endlich zu einer Debatte über die Mär der allumfassenden Resistenz gekommen. Der Artuso-Bericht markiert hier eine wichtige Etappe, benennt er doch klar das Ausmaß der Luxemburger Kollaboration. So lässt sich nachvollziehen, wie es dazu kam, dass Luxemburger den Nationalsozialisten zuarbeiteten.

Auch wenn sich jetzt Schreihälse zu Wort melden, wie Gaston Vogel in einem offenen Brief, in dem er Vincent Artuso unter anderem das Aussparen der antisemitischen Agitation im Luxemburger Wort der 1930er Jahre vorgehalten hatte – eine jüngere Generation von Historikern wird sich in ihrem Entschluss zu einer ernsthaften Aufarbeitung nicht beirren lassen. mehr lesen / lire plus

COLLABORATION: Fin du mythe national

La parution du rapport Artuso sur « La `question juive‘ au Luxembourg » a officialisé ce dont on pouvait se douter depuis longtemps : la Commission administrative a collaboré. Le risque est que ce travail d’historien soit, d’une façon ou d’une autre, politisé.

C’est donc officiel : la Commission administrative menée par Albert Wehrer s’est bel et bien compromise en collaborant avec l’occupant allemand. (Photo: Photothèque de la Ville de Luxembourg)

Non, ce n’est pas un « Tabu-Bruch », comme les confrères du Luxemburger Wort ont tenté de faire croire à leur une, le jour qui a suivi la publication du rapport Artuso. mehr lesen / lire plus

HOLOCAUST: Vergeben und vergessen?

Muss sich der Luxemburger Premierminister für die Verstrickung der Luxemburger Behörden in die Judenverfolgung im Zweiten Weltkrieg entschuldigen? An die vor einem Jahr gestellte Frage schließen sich viele weitere an.

Es gab 1940 eine aktive Zusammenarbeit der „Verwaltungskommission“ mit der nationalsozialistischen Zivilverwaltung. Der Zeitungsausschnitt unbekannten Ursprungs zeigt eines der seltenen Bilder Albert Wehrers als ihr Präsident. (© Photothèque de la ville de Luxembourg)

Am 19. September letzten Jahres richtete der Historiker Serge Hoffmann einen offenen Brief an den Premierminister. Eine Woche zuvor hatte sich in Belgien Jean-Claude Junckers Amtskollege Elio die Rupo offiziell für die Mitverantwortung der belgischen Behörden an den Judendeportationen während des Zweiten Weltkriegs entschuldigt. mehr lesen / lire plus

BONNES FEUILLES (6/6): Démystifications

Dans cette dernière partie des bonnes feuilles tirées du mémoire de thèse de Vincent Artuso, on évoque les conclusions que l’on peut tirer de l’attitude de la population luxembourgeoise face à l’occupant nazi et comment celles-ci relativisent certains mythes nationaux.

Collaborer ou résister ? Le choix des membres de la compagnie des volontaires était peut-être le plus simple à l’époque, celui des civils connaissait beaucoup plus de nuances.

Tant que le Reich apparut comme le vainqueur vraisemblable de la guerre, à la condition indispensable que leur indépendance soit garantie, une majorité d’entre les Luxembourgeois aurait probablement accepté la collaboration – si l’on entend par là une adaptation des institutions du pays à l’ordre nouveau, accompagnée d’une union politique, économique et culturelle plus étroite avec le Reich. mehr lesen / lire plus

SECONDE GUERRE MONDIALE: Collabos deluxe ?

La thèse de Vincent Artuso est un des premiers travaux d’envergure sur un phénomène que l’historiographie officielle préfère occulter. Si elle ne remet pas fondamentalement en cause ce qu’on savait déjà, elle dévoile de nouvelles raisons derrière des phénomènes trop souvent mis sur un piédestal.

Editer les « bonnes feuilles » d’un livre – et d’une thèse de doctorat de surcroît – n’est une tâche ni évidente, ni même gratifiante. Déjà que personne n’aime faire des découpages dans un livre qui l’intéresse. Mais dans ce cas, où il faut bien s’adonner à l’exercice, les choix sont dictés par deux facteurs majeurs : les informations qu’on estime prioritaires à partager avec le lectorat et la lisibilité du texte, qui risque d’être obstruée par une lecture – forcément – partielle. mehr lesen / lire plus

BONNES FEUILLES (5/6): Les SS luxembourgeois

La cinquième partie des bonnes feuilles du mémoire de thèse de Vincent Artuso sur la collaboration évoque un chapitre particulièrement sensible : la présence de Luxembourgeois dans les rangs de la Waffen SS. Contraints ou volontaires, le destin de ces jeunes recrues fait aussi miroiter le déchirement du pays face à l’oppresseur allemand.

Uniformes noires et bon statut social : Les membres de la Vdb exerçaient une fascination malsaine sur beaucoup de jeunes Luxembourgeois

Des Luxembourgeois servirent les autorités d’occupation allemandes en France et en Belgique, d’autres s’engagèrent volontairement dans les forces armées du Reich. L’historien Paul Dostert estime qu’ils furent près de 1.500. mehr lesen / lire plus

BONNES FEUILLES (4/6): La question juive au grand-duché

Dans la quatrième partie des bonnes feuilles du mémoire de thèse de Vincent Artuso, nous évoquons le sort des juifs luxembourgeois et étrangers, ainsi que les agissements des commissions et de la population à leur égard, avant et après l’invasion allemande.

La synagogue de la ville de Luxembourg, photographiée avant sa destruction. (©photothèque de la ville de luxembourg, auteur inconnu)

Selon le rapport récent sur la spoliation des biens « juifs » au Luxembourg, 3.907 personnes se déclarant de confession israélite vivaient au Grand-Duché à la veille de l’invasion. 1.005 étaient de nationalité luxembourgeoise, 2.902 étaient étrangers, soit près des trois quarts. mehr lesen / lire plus

BONNES FEUILLES (3/6): Berlin ne répond pas

Dans cette troisième partie des bonnes feuilles du mémoire de thèse de Vincent Artuso, nous voyons comment les commissions luxembourgeoises s’étaient trompées en voulant troquer collaboration contre souveraineté.

Dernière révérence à la souveraine :
un concert de bienfaisance en
son honneur à la Place d’Armes.

Pour garantir l’avenir du pays et permettre qu’il se réforme en toute indépendance, il importait d’abord à Emile Reuter et Albert Wehrer de faire revenir le Reich sur sa déclaration de guerre. Le 5 juillet 1940, la Commission administrative adressa un mémorandum au gouvernement du Reich, qui rappelait les garanties que ce dernier avait données au Grand-Duché quant au respect de sa neutralité et soulignait les bons rapports qui avaient jusque-là prévalu avec l’administration militaire allemande. mehr lesen / lire plus

HISTORIOGRAPHIE: À retardement

Alors que les témoins – juifs et non juifs – de la Seconde Guerre mondiale commencent à se faire rares, le gouvernement se montre prêt à financer des recherches sur le rôle de l’Etat dans la persécution des juifs.

L’initiative prise par l’historien Serge Hoffmann en automne dernier, pour demander au premier ministre s’il n’était pas grand temps de présenter des excuses à la communauté juive à cause de la collaboration de la Commission administrative en 1940 porte enfin – et après maints détours – ses fruits, puisque le jeune chercheur Vincent Artuso, bien connu par nos lectrices et lecteurs, vient de se faire engager par le gouvernement pour lever le voile sur cet épisode sombre. mehr lesen / lire plus

BONNES FEUILLES (2/6): Adaptation

Dans la deuxième partie des bonnes feuilles extraites de la thèse de doctorat de Vincent Artuso sur l’histoire de la collaboration, nous nous penchons sur comment les responsables luxembourgeois ont voulu tirer les leçons de la victoire allemande.

Une des conséquences les plus directes de l’invasion allemande : les évacuations de la population – ici dans la ville de Luxembourg. Après cette période de remous, les ressentiments de la population se tassaient petit à petit – commence alors « l’époque sombre » de la collaboration qui n’est pas encore assez étudiée.
PHOTO : ©photothèque de la ville de Luxembourg_auteur Batty Fischer

A la fin de la campagne de France, la situation du Grand-Duché de Luxembourg était des plus défavorable. mehr lesen / lire plus

BONNES FEUILLES (1/6): La naissance d’un contre-gouvernement 

Dans le premier chapitre de son mémoire de thèse, l’historien revient sur la naïveté dangereuse du gouvernement, qui n’avait rien préparé pour le cas de l’invasion. Laissée seule avec les problèmes du pays, la Commission administrative accepta la coopération avec les Allemands.

Avec le début de l’occupation allemande au Luxembourg commença d’abord et surtout une épisode de doutes où rien n’était clair.

A la veille de l’invasion, l’éventualité d’un départ du gouvernement avait à peine été évoquée. Albert Wehrer indique que ce n’est qu’à la fin du mois de janvier 1940 que Joseph Bech, ministre des Affaires étrangères, lui fit savoir, sans plus de précision, qu’en cas d’invasion, le gouvernement envisagerait de se retirer « à la frontière opposée à celle par laquelle l’invasion se ferait et de quitter éventuellement le pays si l’intégralité du territoire était occupée ». mehr lesen / lire plus