Sculptures : De chêne et de hêtre

Plantées au sein de la galerie Simoncini, les sculptures en bois de Jhemp Bastin déploient leur touche végétale comme une forêt rêvée, aux multiples échancrures, grilles et évidements.

Plus de deux mètres de haut, un tronc noirci qui s’ouvre pour présenter son intérieur travaillé : la sculpture qui trône au milieu de la salle du rez-de-chaussée a quelque chose de majestueux comme seuls les arbres centenaires, voire millénaires, savent dégager au milieu de leurs semblables. Si l’on pouvait, on l’entourerait des bras, pour capter un peu de cette force tranquille qu’elle fait flotter dans la galerie. Mais nous ne sommes pas dans une forêt naturelle : la tronçonneuse de Jhemp Bastin est passée par là, et d’un tronc parfaitement droit a modelé des courbes, évidé l’intérieur, créé un mouvement vers le haut, mais pas uniquement vertical. mehr lesen / lire plus

Art aborigène : Millénaire et d’aujourd’hui

Sous le titre « Dots and Rarrk », la galerie 39 à Dudelange célèbre en ce mois de décembre l’art aborigène australien. Tant spiritualité qu’abstraction sont au menu de cette exposition fascinante et bien fournie.

Points (« Tingari Dreaming » de Willy Tjungurrayi)…

C’est de la collection de Lex Gillen que sont issues la cinquantaine d’œuvres présentées à Dudelange. Le musicien luxembourgeois, fondateur du projet Luma Luma, est venu à l’art aborigène par la pratique du didgeridoo, cet instrument emblématique des peuples indigènes d’Australie formé d’un long tronc d’arbre évidé par les termites. La complexité de la civilisation aborigène, qu’il a d’ailleurs évoquée avec passion dans une conférence lors du vernissage, est telle que toute tentative systématique d’explication des symboles affichés serait à la fois vaine et incomplète. mehr lesen / lire plus

Exposition collective : Histoires, histoires

L’exposition collective « Just so Stories » à la galerie Nosbaum & Reding veut rendre compte du « narrative turn » dans l’art contemporain – une expérience plutôt réussie.

Réunissant pas moins de 11 artistes aux horizons et pratiques très divers, « Just so Stories » est déjà remarquable par son éclectisme. Certes, il n’y a pas d’art vidéo ou multimédia – ce qui est aussi une bonne chose si on veut éviter la surcharge qui étouffe parfois certaines expositions au Mudam ou au Casino –, mais des approches et des techniques très différentes. Selon le texte accompagnateur, l’idée était de montrer que nous arrivons à la « fin d’un axiome conceptuel : dans un contexte où les vieux et les nouveaux médias sont en compétition pour gagner notre attention, les artistes ne cherchent plus une punch line mais essaient de laisser de la place à la complexité du monde et de trouver une base commune pour le dialogue avec les autres ». mehr lesen / lire plus

Portugal–Luxembourg : Héros posthume

Les Archives nationales clôturent l’année 2019 avec une exposition consacrée à Aristides de Sousa Mendes, personnage maintes fois ignoré de la Seconde Guerre mondiale.

Photos : Nuno Lucas da Costa

L’expo se déroule dans le cadre de la présidence luxembourgeoise de l’International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA) et de la récente inclusion du Portugal au sein de cette organisation. Le choix de centraliser l’événement autour de la figure d’Aristides de Sousa Mendes est plus que louable. Un vieil adage juif du Talmud dit « qui sauve une vie, sauve l’humanité entière ». Aristides de Sousa Mendes en a sauvé pas moins de 30.000 (dont 10.000 vies juives) fuyant la persécution nazie lorsqu’il était consul à Bordeaux. mehr lesen / lire plus

Rétrospective : One Day This Kid …

Le Mudam frappe fort avec son hommage à David Wojnarowicz, artiste, poète, musicien et activiste du New York des années 1980 – qui nous rappelle que l’évolution de la société n’est pas si linéaire.

Si en 2019, les homophobes notoires comme le vice-président des États-Unis d’Amérique, Mike Pence, ont toujours un pouvoir politique et médiatique considérable, cela veut dire que le combat commencé entre autres par David Wojnarowicz n’est pas fini – tout au contraire.

Né en 1954 dans le New Jersey, Wojnarowicz est abandonné par ses parents et devient vite un enfant des rues et un artiste saisi, voire transi, par la rage de s’exprimer. mehr lesen / lire plus

Exposition thématique : « Coupez ! »

Cette année, le Festival du cinéma portugais se prolonge à travers une exposition qui parcourt une histoire centenaire. Une expo pourtant déséquilibrée entre la forme et le contenu.

Après la British and Irish Film Season et le festival CinEast, c’est le Festival du cinéma portugais qui a complété jusqu’à récemment la programmation des salles de la capitale. Depuis maintenant une décennie, ce rendez-vous cinéphile fait découvrir au public luxembourgeois les plus grands films récents du septième art portugais.

L’expo, elle, est plutôt un assemblage de 23 excellentes et didactiques affiches, expliquant chacune les différentes périodes du cinéma portugais. Le contenu pourrait aisément obtenir un 20/20. mehr lesen / lire plus

Naturmusée: Schräge Vogelwelt

Das Nationalmuseum für Natur-
geschichte gibt in einer eigens konzipierten Ausstellung Einblick in die Biologie, die Lebensweisen, aber auch die Bedrohungen der Vögel.

Ende Oktober machten fünf Natur- und Umweltbewegungen auf einen dramatischen Rückgang der Artenvielfalt in der luxemburgischen Vogelwelt aufmerksam. Unter den Organisationen, die Alarm schlugen, war auch das Nationalmuseum für Naturgeschichte (MNHN), das bis Juni 2020 die Sonderausstellung „Geckeg Vullen“ zeigt. Diese kommt also zum richtigen Zeitpunkt, denn der Rückgang der Biodiversität ist für viele Wissenschaftler*innen ein genauso schwerwiegendes Problem wie die Klimakrise. Bei den Vögeln ist er besonders spürbar, immer mehr Arten landen auf roten Listen.

Die Ausstellung beginnt jedoch am Anfang: Die Evolution der Vögel. mehr lesen / lire plus

Exposition collective : Soma pour le peuple

Conçue par l’artiste Thomas Zitzwitz, l’exposition « Zone dangereuse » propose une balade dans le surréalisme pour démasquer notre réalité quotidienne.

Quand le texte de l’exposition commence avec Boris Vian et se termine par une évocation d’Aldous Huxley, on peut être sûr d’être loin de ce 21e siècle bruyant où l’on n’arrive plus à comprendre grand-chose tellement le monde va vite et dans tous les sens. En cela, « Zone dangereuse » se veut aussi une aire de repos, de distance par rapport à la complexité d’une planète surconnectée et en surchauffe.

Et qu’est-ce qu’on se sentirait mieux enveloppé d’un nuage rose, à l’instar du couple amoureux dans « L’Écume des jours » ! mehr lesen / lire plus

Art multimédia : Harmonie élémentaire

Au Mudam l’artiste multicasquettes Suki Seokyeong Kang révèle des étincelles de sa large pratique artistique – un art pas total, mais presque.

Si l’on voulait s’en tenir à une formule tellement rebattue qu’elle fait saigner les oreilles de certain-e-s, on dirait que Suki Seokyeong Kang allie dans son art modernité et tradition. Mais ce serait voir les choses trop simplement. Car oui, l’artiste coréenne née en 1977 à Séoul a un background solide. Elle a étudié la peinture orientale à l’Ewha Womans University de Séoul et s’est perfectionnée au Royal College of Art de Londres. De plus, elle enseigne la peinture coréenne à son ancienne université en Corée du Sud. mehr lesen / lire plus

Photographie
: L’UE dans la lumière… 
photographique


La Maison de l’Union européenne propose « Ombres et lumières », une exposition consacrée aux travaux en noir et blanc de membres du photo-club du Cercle culturel des institutions à Luxembourg. Les sujets et traitements éclectiques y suscitent des impressions variées.

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en cette période de Brexit, l’attention portée à l’Union européenne est rarement à chercher du côté de la culture. Les artistes qui s’expriment en ce moment seraient plutôt des as de la négociation… ou en tout cas, on voudrait le croire. Mais les institutions européennes sises au grand-duché comptent en leur sein des photographes enthousiastes qui font partie d’un photo-club, et c’est à la découverte de leurs travaux que convie en ce mois d’octobre la représentation de la Commission européenne au Luxembourg. mehr lesen / lire plus

Art vidéo/installations/dessins: Coudées franches

« Le temps coudé » au Mudam permet de se plonger dans le travail de l’artiste albanais Anri Sala. Au rendez-vous : correspondances inattendues entre musiciens et gastéropodes… et bien plus encore.

Photos : © Anri Sala

Comme il se doit, le grand hall laisse désormais beaucoup de place aux grandes réceptions dont le conseil d’administration du Mudam est tellement friand. C’est pourquoi l’œuvre d’Anri Sala exposée dans cette pièce est tout en retrait. Pourtant, « All of a Tremble (Delusion/Devotion) » donne le la à une exposition où des ponts sont jetés entre musique, art plastique et vidéo, et qui joue la plupart du temps avec la perception du public. mehr lesen / lire plus

#QueerSuperPower

Die Ausstellung #QueerSuperPower illustriert die Härte von Rassismus und Queerfeindlichkeit. Die Künstlerin Estelle Prudent gibt schwarzen, queeren Menschen in Frankreich eine Stimme.

Copyright: 2017 Estelle PRUDENT

Die Ausstellung #QueerSuperPower, die derzeit im Escher Rathaus gezeigt wird, besticht nicht durch ein aufwendiges Raumkonzept. Die Exponate – großformatige Fotografien auf denen mit Klebestreifen weiße Zettel mit Zitaten und piktografischen Zeichnungen befestigt sind – stehen teilweise in dessen der Eingangshalle. Die Tafeln, an denen die Fotografien und Texte befestigt sind, reichen bis zu den Büros der Beamt*innen. In der Mitte des Ausstellungsraums prangt eine Säule, auf der die Wartenummern angezeigt werden. Doch wenn man die gezeigten Inhalte kontextualisiert, erschließen sich die Wertigkeit und die Aussagekraft der Ausstellung. mehr lesen / lire plus

Photographie : Bas les murs !

« Down with Walls ! », c’est le titre de l’exposition que proposent Neimënster et l’Institut Pierre Werner dans le cadre du festival CinEast. À travers six regards croisés (dont un double), elle montre tant le chemin parcouru depuis la chute physique du mur de Berlin que celui qu’il reste à parcourir dans les têtes.

Il y a 30 ans, la chute du Mur suscitait une vague d’espoir et d’optimisme : enfin les barbelés et les clôtures allaient tomber entre pays, entre économies, entre peuples. Si un tel processus s’est effectivement enclenché à ce moment-là, force est de constater aujourd’hui qu’il a laissé sur la touche certaines communautés et, pire, qu’il s’est sérieusement enrayé avec la construction de nouvelles barrières physiques ou mentales. mehr lesen / lire plus

Art conceptuel : À l’ère de l’algorithme

Le Casino a invité le collectif LAb[au] dans ses murs : avec « If Then Else », les trois artistes déclinent des combinaisons entre art, sémiotique et sciences. Une expérience un peu froide, mais fascinante.

Amatrices et amateurs du « Cercle des poètes disparus », tenez-vous à l’écart de cette exposition ! Car les trois artistes derrière le collectif LAb[au], Els Vermang, Manuel Abendroth et Jérôme Decock sont le contraire de tout ce qui est romantique, voire essentialiste. Au contraire, leur conception de l’art puise dans la linguistique, la science et l’abstraction. Au lieu de se laisser porter par une inspiration venue d’on ne sait où, ils établissent des règles et les suivent à la lettre. mehr lesen / lire plus

Expo : Un droit de vote qui doit se réinventer

Photo : MNHA/Éric Chenal

Ce jeudi soir a eu lieu le vernissage de l’exposition « #wielewatmirsinn » sur le droit de vote universel, introduit au Luxembourg en 1919. L’exposition, co-organisée par la Chambre des député-e-s et le Musée national d’histoire et d’art, sera ouverte au public jusqu’au 6 septembre de l’année prochaine. L’entrée des 650 m2 qu’occupe l’exposition au MNHA est par ailleurs gratuite. Les commissaires de l’exposition, Claude Frieseisen, secrétaire général de la Chambre des député-e-s, Michel Polfer, directeur du MNHA, Régis Moes, conservateur des arts décoratifs et populaires et d’histoire contemporaine au MNHA, et Renée Wagener, assistante scientifique à la Chambre des député-e-s, font débuter l’histoire du droit de vote bien avant le 8 mai 1919, date à laquelle le parlement abolit le droit de vote censitaire réservé au hommes âgés de 25 ans au moins et payant un certain montant d’impôts. mehr lesen / lire plus

Photographie : La lune est une crêpe

L’exposition « Tsukimi/Moon Show » montre des approches très différentes de la photographie et de son usage, qui peut affecter notre vision du monde.

Si on ne le sait pas, l’illusion est totalement parfaite : les « Alternative Moons » fabriquées par les artistes Robert Pufleb et Nadine Schlieper n’ont pas été capturées par télescope, mais photographiées dans leur atelier et puis probablement mangées. Car les surfaces rocheuses qui apparaissent sur les photos ne sont pas des exoplanètes de l’autre bout de la galaxie, mais des crêpes. Étalées sur une forme ronde et photographiées d’en haut, elles ressemblent à s’y méprendre à des planètes hostiles et froides, alors qu’en réalité elles sont plutôt chaudes et appétissantes. mehr lesen / lire plus

Fotografie/Malerei: Ein Hoch auf die Freiheit

Die aktuelle Ausstellung im Düdelinger Centre d‘art Nei Liicht steht ganz im Zeichen der „Eleutheromania“ – ein komplizierter Begriff für eine doch einfache Angelegenheit.

Foto: Mike Zenari

Der Begriff „Eleutheromania“ ist dem Altgriechischen entliehen und bedeutet ein starkes, ja gar exzessives Begehren nach Freiheit. Dieses lebt die belgisch-luxemburgische Künstlerin Carole Melchior, deren Fotografien nun gemeinsam mit Malereien von Charlotte Beaudry im ehemaligen Wohnsitz des Direktors der Arbed zu sehen sind, augenscheinlich vollends aus.

Die nun präsentierten Werke können wie eine Art Anti-Chronik gelesen werden. Durchgehend auf Datierungen, Ortsangaben und Titel verzichtend, gibt die überwiegend aus Schnappschüssen bestehende Arbeit Einblicke in vielleicht nur Sekunden andauernde spontane Eindrücke aus dem Alltag, die Melchior trotzdem ausreichend triggerten, um nicht mehr von ihnen lassen zu können. mehr lesen / lire plus

Exposition collective: Histoire(s) de perspective(s)

« micro – Macro » est une collaboration entre l’association Musel Link et la galerie Durden and Ray à Los Angeles. Des travaux de qualité parfois inégale, mais qui réussissent à convaincre néanmoins.

Né d’une rencontre fortuite à la foire d’art contemporain Supermarket ­Stockholm, le projet de l’association mosellane et de la galerie californienne est d’examiner « la condition humaine à travers les spécificités, les similitudes et les contradictions entre micro et Macro », comme l’explique le texte de l’expo – d’ailleurs déjà montrée à Los Angeles au cours du mois d’août.

S’il est un peu regrettable que le mélange des artistes luxembourgeois et américains ne soit pas trop poussé dans l’espace de l’exposition, cela n’enlève pas à celle-ci une certaine homogénéité. mehr lesen / lire plus

Exposition collective : Serpentines

« The Ouroboros » est la deuxième collaboration entre le Casino Luxembourg Forum d’art contemporain et Taïwan (plus précisément TheCube Project Space à Taipei). Si les vidéos sont toutes d’un grand intérêt, manque pourtant le lien entre elles.

L’ouroboros est un symbole vieux comme l’histoire de l’humanité, la plus vieille occurrence nous venant de l’Égypte du 16e siècle avant notre ère. Il se manifeste par un serpent qui se mord la queue, incarnant soit un éternel renouveau soit son contraire, la promesse d’une fin certaine de toute chose vivante. Ce qui est fascinant avec ce symbole, ce n’est pas uniquement son âge, mais aussi son universalité. mehr lesen / lire plus

Installationen: Traurige Tropen

Die Galerie Junge Kunst in Trier zeigt mit „Requiem für die Tropen“ eine ziemlich aktualitätsbezogene Ausstellung des brasilianischen Künstlers Francisco Klinger Carvalho.

Dass die Ausstellung in diesem Maße mit den Nachrichten kollidieren würde, war wohl eher keine Absicht. Und doch: Der Amazonas brennt seit Wochen, die Fratze des rechtsextremen Präsidenten Jair Bolsonaro flimmert tagtäglich durch unsere Newsfeeds und sogar der Freihandelsboom scheint – mit Blick auf Mercosur – nun auf einmal nicht mehr so akut.

„Requiem für die Tropen hinterfragt die moralische Dimension der Aneignung – von Macht, von Land und Kultur in tropischen Ländern“ heißt es auf der Webseite der Galerie. mehr lesen / lire plus